Chronogramme

Par Jacques Latour Dernière modification 2022-05-09T14:20:55+02:00
« Domus haec non litis at verae pacis opus » Ce texte1 en latin est inscrit dans le linteau calcaire (20x173 cm) de la porte d’entrée. À chaque extrémité, il est agrémenté de deux cartouches rectangulaires striés de traits obliques.

Localisation : Sur le linteau de la porte d’entrée de l’église de Godinne.

Bien et PPPW

Chronogramme

Namur
Yvoir

« Domus haec non litis at verae pacis opus » Ce texte1 en latin est inscrit dans le linteau calcaire (20x173 cm) de la porte d’entrée. À chaque extrémité, il est agrémenté de deux cartouches rectangulaires striés de traits obliques. On y distingue des lettres rédigées en minuscule et d’autres, en majuscule : DoMUs haeC non LItIs at Verae paCIs opUs En additionnant les valeurs numériques (I = 1, V = 5, ..., M = 1000) des lettres rédigées en majuscule on établit ainsi la date de ce chronogramme : 1768. Sa traduction est : « Cette édifice n’est pas le résultat de disputes mais d’un vrai désir de concorde ».
C’est au-dessus de la porte d’entrée réservée aux villageois que cette mention se situe. Les châtelains avaient un accès direct au jubé depuis le château pour assister aux cérémonies reliegieuses.

Moyen
Linteau et inscription sont en bon état. Par contre, le linteau est descellé sur son appui droit.

Date de construction : 1768, cette date rappelle la fin des travaux2 menés pendant les quatre années de restauration de l’église de Godinne. Historique : Quand on connaît les péripéties qui ont émaillé ces travaux, on pourrait sourire3 en lisant cette inscription latine. La méthode Coué, était déjà bien connue au XVIIIe siècle, semble-t-il ! En 1764, constatant le délabrement de leur petite église, les paroissiens de Godinne qui regroupaient à l’époque les habitants des villages de Rivière, de Godinne dont ceux de la section des Monts, demandaient que leur église soit agrandie à la mesure de l’importance du nombre de fidèles qu’elle devait accueillir pour les cérémonies religieuses. Et le nombre de villageois ne cessait d’augmenter car, économiquement, on connaissait une belle période. Devant l’importance des travaux, la comtesse de Mesnil qui était devenue marguillère après le décès de son époux, refusa cette demande. Un plan4 de 1765 présente en effet un bâtiment nettement plus élargi. Deux nefs latérales importantes augmenteraient la capacité d’accueil de l’édifice qui ne comptait qu’une seule et unique nef, pas plus large que le chœur actuel. Pendant plusieurs années marquées par des conflits, des passages devant la justice, les deux partis campèrent sur leur position. Les paroissiens acceptèrent enfin de transiger sur l’importance du bâtiment ; ils auraient une église à trois nefs mais nettement moins large ! C’est l’édifice actuel. Certains paroissiens godinnois ont sans doute vécu ces moments d’une façon douloureuse… et rancunière. Un seul et unique acte de vandalisme fut commis dans l’église, sans doute, en 1789. Une pierre tombale a été vandalisée, celle des Mesnil. Son blason a été martelé et a complètement disparu. Il semblerait que Marie Catherine de Mesnil, née Brichet, décédée le 13 avril 1770, peu de temps après la fin des travaux, n’avait pas laissé que de bons souvenirs à Godinne. .

Références : 1 - Astrid Tanghe et Thérèse Van den Noortgaete in Le Patrimoine monumental de la Belgique, Wallonie, 223, Namur, Arrondissement de Dinant, 1996, p. 1160. 2 - Les travaux à l’église Saint-Pierre de Godinne en 1768, in De la Meuse à l’Ardenne, Hubert Bernadette, 1992. 3 - Diaporama « L’église de Godinne », Jacques Latour à l’occasion des Journées du Patrimoine en 2016. 4 – AEN, Cartes et plans, n° 320.
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Chronogramme
Catégorisation
Godinne
50.35013495 ; 4.8665267322373555